mercredi 22 octobre 2008

L'historienne et Drakula

Le récit se développe à la frontière qui sépare la fiction de la réalité, s’appuyant sur des faits historiques pour apporter de la crédibilité à l’intrigue. On peut apprécier la description des lieux où se rendent nos différents protagonistes et la part d’explication concernant leur passé.

Par ailleurs, présenté comme un assemblement de témoignages, les deux tomes qui constituent le roman sont un enjambement de notes rapportées par trois générations de chercheurs en histoire tous unis par leur lien de parenté, mais aussi par le premier indice qui leur parvient de manière à priori "arbitraite".

Malgré l’agréable écriture de Kostova, certains passages sont un peu trop indigestes ! Description trop allongée par moment, personnages ridiculement embellis et valorisés tout au long des chapitres, et parfois même des incohérences flagrantes (exemple du professeur Rossi qui s’attarde sur des descriptions futiles alors qu’il prétend devoir aller à l’essentiel).

N’en demeure pas moins que la poursuite derrière l’histoire d’un personnage ayant véritablement existé au 15ème siècle - Vlad Tepes, Drakula - est passionnante, et que la chasse aux indices donne des envies d’évasion par delà les frontières d'Europe et du moyen orient.

vendredi 10 octobre 2008

L’orphelinat (Juan Antonio Bayona, 2007)


Décidément, le cinéma fantastique fait vraiment les yeux doux à l’Espagne, considérée à juste titre comme la « terre promise » du film de genre en Europe. Le générique de fin vient de se terminé, je me précipite alors sur mon clavier pour faire l’éloge de ce merveilleux film !

Pas d’effets spéciaux, pas d’horreur, juste un souffle froid qui nous parcoure le dos et nous glace le sang. L’histoire est certes "conventionnelle", mais quelle extaordinaire mise en scène! En plongeant dans l’histoire, en vivant la poursuite d’une mère à la recherche de son fils, on en devient déchiré par les angoisses des adultes tout en redécouvrant celles qu’on a connues durant notre enfance ! C’est l’ambiance du film qui nous immerge dans l’histoire, et l’histoire qui insuffle autant de réalisme au film… Dur de trouver les mots pour décrire un tel sentiment, car cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vécue – presque au premier sens du terme – un film comme ce fut le cas pour L’orphelinat.

Notons la fin qui est des plus ambigüe. En effet, ne vous attendez pas plus à découvrir une « happy end » qu'une « sad end »… C’est une histoire d’interprétation, ou plus encore, de ressentis !

mardi 7 octobre 2008

De Hollywood à Tokyo

Avec plus de 100 ans d’histoire, les arpenteurs du cinématographe ont pu visiter mille et une facettes du septième art. Malheureusement, cela rend compliqué l’exploration de nouveaux horizons pour les amateurs des salles obscures. De ce fait, l’exportation du cinéma asiatique apporte une touche d’exotisme à cet art notamment grâce la différence de culture qui sépare nos deux mondes. Cette constatation est particulièrement vérifiable pour les films de genre qui sont par essence codifiés. En effet, la réalisation de films d’horreur ou de thriller répondent à certaines règles préétablies en occident et doivent alors se construire selon une architecture relativement rigide. En orient, les scénarios jouissent d’une plus grande liberté et arborent alors une dimension plus poétique et imaginaire.


Rétribution (Kiyoshi Kurosawa, 2007)


Dans ce thriller Japonais, Kurosawa nous offre un récit où s’embrassent la réalité et la fiction. L’originalité de ce scénario tient dans l’absence de grande révélation finale au profit d’une évolution progressive de l’enquête. Par ailleurs, les pièces ajoutée à ce puzzle nous permettent d'entrevoir la finalité de cette traque de la même manière qu'on distinguerait une silouhette perdue dans le brouillard. Faisant vaciller nos certitudes pour nous emmener ou il le souhaite, le réalisateur nippon se joue aussi avec notre compréhension à l’égard de l’intrigue.
Par ailleurs, impressionnante est cette aptitude qu’a Kurosawa à provoquer des frissons chez le spectateur en lui exposant simplement un visage inexpressif et une sonorité longiligne ! On distinguera éventuellement des petites similitudes avec Hitchcock ou Finsher, mais bien heureusement il ne s’agira pas que de pales ressemblances.

vendredi 3 octobre 2008

[REC] (Plaza - Balagueró, 2007)


[REC] est un film à sensation qui revisite avec fidélité l’univers des morts-vivants. Au niveau de la forme, le concept de la caméra « amateur » n’est pas non-plus trés novateur. En effet, Cloverfield (foirage cinématographique), Le projet Blair Witch et plus tôt encore Cannibale Holocauste, avaient déjà exploré cette technique.

Pourtant, malgré ces bases solidement pompeuses, [REC] s’affirme comme un film de série B parfaitement réussi. Intelligemment mis en scène par Balaguero et Plaza, l’atmosphère qui transpire aussi bien du son que de l’image traverse l’écran pour venir nous glacer le sang. Les acteurs du film - tous des amateurs - donnent aux personnages comme au scénario une crédibilité terrifiante. La valeur ajoutée à ce film comprends aussi le choix des personnages qui nous montrent le plus simplement possible les vices de notre espèce (racisme, égocentrisme, rébellion, ambition, naïveté.). Ainsi, nombreux seront ceux qui trouveront certains traits de caractères effroyablement familiers. Par ailleurs, le déroulement du film se fait majoritairement dans un milieu confiné – un immeuble - ce qui finit par être oppressant tant pour les protagonistes que les spectateurs. Si on compte sur l’amoralité – cependant logique – véhiculée par la prise en otage liée à la mise en quarantaine du batiment, la terreur suggérée par [REC] ne pourra que vous atteindre.
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Enfin, la prise de vue liée au port de la caméra plonge un peu plus le spectateur dans cette angoissante histoire, et en limitant son angle de vu il rend aussi l’ambiance beaucoup plus pesante. Ainsi, le frisson qui nous parcoure monte crescendo prenant son apogée à la toute fin. On ne peut pas sortir insensible de ce film.
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Les Ricains ont ils des problèmes d'indigestion avec le cinéma étranger? Toujours est il qu'un remake est fait pour tous les films étrangers qui auront marqué les esprits! Selon Michael Haneke, réalisateur de l'exélentissime "Funny Games", les pays anglosaxons seraient hermétique au cinéma étranger à cause de la barrière de la langue (cf: Mad Movies n°206).
A noter le ridicule du film "Quarantaine" remake de [REC] proposé par John Erick et Drew Dowdle qui vient d'être réalisé tout juste un an aprés la sortie en salle de l'original... Chapeau bas!!!