lundi 1 février 2010

A serious man (Joel et Ethan Cohen - 2010)


A serious man constitue l’œuvre la plus personnelle des frères Cohen. A travers cette dernière, ils s’immergent sans retenu dans leur courant philosophique favoris : Le nihilisme.
Antagoniste à Pi, - la réalisation à travers laquelle Darren Aronofsky soutenait que tous les mystères de l’univers pouvaient être explicables par une formule mathématique - Les frères Cohen décrètent que rien n’a de sens. Ce film s’apparentera alors à une version édulcorée du subversif « Les infortunes de la vertu » du Marquis de Sade, tant les malheurs s’acharnant sur ce père de famille se joue de toute morale judéo-chrétienne. Pour soutenir ce constat, les réalisateurs s’appuient sur la métaphore du chat de Schrödinger, symbole du non-sens, de l’incertitude absolue, bref de l’incohérence. Alors nous assisterons à une litanie de situations burlesques dont Larry Gopnik sera l’infortunée victime. On retrouvera enfin le fatalisme de l’échec cher à Louis-Ferdinand Céline, ce qui finira d’asphyxier littéralement le héro du film dont la sérénité se dérobera progressivement. Et trouvera-t-il une réponse à ses malheurs ? Non bien entendu, cela est impossible car aucune institution n’échappe au nihilisme ! Ce film est donc un capharnaüm indéchiffrable : A l’image de la première scène présentant le meurtre d’un homme suspecté d’être un « vampire », mais dont on ne saura jamais le fin mot de l’histoire, puisque les Cohen nous régal d’une ellipse d’un siècle pour nous transporter dans une Amérique contemporaine en compagnie de nouveaux personnages. Pour finir, il s’agit d’un film marginal dans la carrière des deux frères, mais on y retrouvera bien évidemment le second degré dont les Cohen sont devenus des virtuoses.