A l’instar des personnages du roman « Des souris et des hommes », Steinbeck s’intéresse à nouveau à des hommes peu cultivés, en quête de lendemains meilleurs. Les avatars des Joad, présentés dans un style poétique, nous offrent une odyssée peignant la lutte des roturiers contre l’opprobre, le harcèlement et l’esclavage. Il s’agit de présenter une analyse poignante des vicissitudes accompagnant l’évolution d’une société libérale. Steinbeck puise dans la psychologie humaine pour en distiller le mécanisme, et ainsi éclabousser tous les acteurs de ce tableau. Il explique comment l’égoïsme et l’attrait du profit avili les puissants, lesquels rusent pour aliéner les travailleurs précaires. On distinguera aussi l’incompréhension des pauvres devant le machiavélisme dont ils sont victimes. La transformation de la crainte en mépris, ou parallèlement la solidarité qui se déploie chez les malheureux.
Loin d’une vision impartiale, Les raisins de la colère permet à son auteur de crier que l’homme doit vivre dignement, et qu’il doit avoir les mêmes droits quelque soit sa classe sociale. Enfin Steinbeck se révèle être un ardent humaniste qui crois fermement en la bonté de l’homme (ce qu’il met en scène à de nombreuses occasions), ainsi qu’un anarchiste potentiel qui devine l’homme apte à s’autogérer. Il semble pourtant désespéré de voir l’homme subir une litanie d’humiliation sans toute fois oser se révolter !
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