mercredi 24 septembre 2008

Paris, Texas (Wim Wenders, 1984)

La fin justifie t-elle la moyenne ?


Il est vrai que Paris, Texas est esthétiquement irréprochable tant les plans sont magnifiques. Malheureusement, le temps semble se figer lorsqu’on regarde un film aussi vide de vie ! Les scènes sont terriblement longilignes et les personnages mortellement ennuyeux. Il est des films qui savent insuffler au spectateur ce sentiment de mal-vivre sans pour autant l’anesthésier, mais ce n’est pas le cas de Paris, Texas.
L’histoire aurait put être culte si Wim Wenders avait trouvé une solution pour concilier la torpeur de la quête du personnage central - qui comporte beaucoup trop de zone d’ombres, même après la révélation finale –, avec l’intérêt nécessaire à captiver l’attention du spectateur.
Néanmoins, une grosse poigné de minutes est exquise. La scène des retrouvailles et des révélations entre Tarvis et Jane restera inoubliable, élégante et poignante. Cet homme qui casse le silence qui pèse depuis le début pour une tirade offre alors un passage merveilleux ! La fin quant à elle s’harmonise parfaitement avec le fil conducteur du film. N’en demeure pas moins qu’un assoupissement - justifié - aurait pu m’empêcher d’apprécier ce passage !
Je peux comprendre toute les bonnes critiques, seulement ce film ne peut pas s’apprécier sur l’instant mais au contraire après fermeture des rideaux et extinction des feux ! Dommage…

2 commentaires:

Chinaski a dit…

La "torpeur" du personnage principal, ses zones d'ombres comme vous dîtes, ne pouvaient qu'être présentés dans des plans lents, intrigants et poétiques. La forme doit suivre le fond pour donner une cohérence à un film, et c'est le cas ici. Je comprends qu'on puisse trouver ce film lent, long et ennuyeux. Et ce particulièrement du fait que nous sommes tous élevés aux films rythmés, plein d'actions (du moins pendant notre enfance). Et apprendre à apprécier des films qui prennent le temps est aussi histoire d'habitude, j'ai appris à apprécié Wenders ou Tarkovski au fil de mes visionnages, mais j'ai toujours du mal avec Antonioni.
D'autre part, Paris Texas est un film "immersif", il est clair que si l'on ne rentre pas dedans, on peut le trouver ennuyeux. Mais si le contraire se produit, on est emporté par ce rythme lancinant, ces images magnifiques, le silence intriguant de cet homme sans passé, la montée progressive vers le drame pour atteindre la fin effectivement sublime. Et si celle-ci est aussi marquante, aussi forte, c'est justement dû au silence, à la lenteur des scènes qui la précèdent. Autrement dit, si vous avez autant aimé la fin, c'est grâce à tout ce que vous n'avez également pas aimé dans ce film, l'un et l'autre sont indisociables.

Amicalement (ou presque), Chinaski.

Le Bigorneau a dit…

Je veux bien comprendre tous les arguments que vous venez d'avancer, pourtant je reste dubitatif devant cet aspect "indissociable" que vous offrez généreusement au binôme fond-forme.
Nombre de films, tel que "13 Tzaméti", souligne le coté tourmenté et meurtri d'un "héro" silencieux sans pour autant tomber dans le soporifique. L'image devrait être au service du scénario en étant complémentaire et non s'harmonisant à cette lenteur ambiante! Du moins, c'est ce qu'il aurait fallut pour pleinement me séduire.
Pour ce qui est du reste, nous semblons partager sensiblement le même point de vu.

Inflexiblement - ou peu -, Keiku