Déchirantes par leur cruauté, envoutantes par leur ambiance tant féérique que romantique et souvent très amusantes les œuvres de Miyazaki transportent le spectateur dans un univers inspiré du folklore nippon. Visionner un de ses films, c’est avant tout s’offrir un grand moment de divertissement. Pourtant n’y aurait-il pas un autre projet travestis derrière toutes ces histoires ?
Après avoir regardé plusieurs films du réalisateur japonais, on remarque qu’ils gravitent toujours autour de certains thèmes centraux. L’animation comme véhicule pour transmettre au monde les valeurs qui lui sont chères, voilà la seconde facette des œuvres de Miyazaki.
En effet, Miyazaki dénonce les méfaits du courant humaniste qui a semble-t-il perverti le cœur des hommes. Coupable de par son égocentrisme et sa soif de puissance, l’homme n’hésite pas à détruire la nature sans se soucier du caractère irréversible des ses actes. Pourtant Miyazaki n’en demeure pas moins un optimiste immuable. En effet, il garde foi en une espèce humaine pas entièrement mauvaise qui se soucie très souvent du bien être de ses semblables. L’homme n’aurait tout simplement pas conscience de l’impact engendré par ses méfaits. C’est ainsi que Miyazaki évite de tomber dans la facilité de présenter un combat entre le bien et le mal, pour nous livrer finalement une belle leçon de savoir vivre.
Cette volonté écologiste nous est aussi suggérée par la beauté des dessins représentant une nature accueillante et par la bonté des personnages qui la peuple. Malheureusement, quelque soit la sorcellerie, la ruse, la bravoure ou encore la sagesse dont ceux ci font preuves, l’homme finit toujours par avoir raison d’eux. C’est de cette manière que Hayao Miyazaki décide de responsabiliser l’homme, en lui faisant prendre conscience que l’avenir de la planète sera déterminé par les choix humains.
On remarquera aussi une quasi omniprésence des machines et de la technologie dans chacune de ses œuvres, et cette création semble être trop souvent l’objet d'hostilité et de malheur. Encore une mise en garde contre les avancés de la science ? Je n’en doute pas une seconde. Rappelons que le réalisateur est né au Japon en 1941, et qu’il a donc été confronté à l’horreur de la guerre. Il est donc compréhensible de retrouver une critique de la violence et un mépris des armes dans une majorité de ses œuvres.
On descellera enfin dans ces films, une touche de féminisme. En effet les héroïnes, souvent en rôle principal, ont une forte personnalité, et tant pis si pour cela on ne respecte pas la réalité de l’époque à laquelle l’histoire fait allusion. Miyazaki, derrière des films d’animation semblant être destiné au jeune public, serait alors un artiste engagé dont le souhait est d’impacter sur la sensibilité de toutes les générations afin de sauver l’avenir de la planète mais aussi celui son bourreau humain.